Le blog de Franca

Franca Maï la singuière | Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

samedi 19 février 2005

Speedy Mata Notes bibliographiques février 2005

Mata, jeune adolescente, tue un homme à bout portant et raconte ensuite comment elle en est arrivée à ce geste meurtrier. Elevée en HLM par une mère qu'elle vénère et qu'elle idéalise et dont elle ne devine pas les failles intimes, elle a assisté impuissante aux efforts de celle-ci pour lui donner ses chances de réussir et lui offrir, malgré son maigre salaire d'ouvrière, une scolarité privée. Mais, hélas, le chômage accompagné de son cortège de misères et d'humiliations, a stoppé ce beau rêve. Fascinée par le processus qui plonge un être dans l'engrenage de la violence, Franca Maï, très engagée, a déjà écrit ses deux livres précédents sur ce sujet cf. Jean-Pôl et la môme caoutchouc, N.B. Nov.2003. Elle reprend ici ce thème qui lui tient visiblement à coeur. Sa violence fait penser à Virginie Despentes, mais son discours sous-jacent est beaucoup plus politique. Un livre coup, de poing très noir. (FR)

Speedy Mata le Journal NORMANDIE du 9 février 2005

MA MERE, MA DOULEUR

Elle vit dans un HLM pourri, mais prétend habiter dans les quartiers chics. Elle méprise le bourgeois, mais se plaît à les fréquenter. Elle est lycéenne, mais a déjà le vécu d'une femme qui connaît la dureté de la vie. A l'instar de sa propre mère, son héroïne, si belle et si forte...

Pour son troisième livre, Franca Maï prend la voix de Mata, jeune banlieusarde révoltée par la société qui l'entoure. Où le méchant, PDG d'une boîte en faillite, s'appelle Renaud Celliaires...

Cette histoire de vengeance très sombre ne ménage pas la gent masculine. Une écriture étrangement heurtée, dans laquelle un adjectif recherché et inattendu vient contrebalancer le parler des cités, parfois un peu forcé ça pulse oblique dans vos têtes ? . Au final, en dépit d'une violence exacerbée et d'un langage affecté, un joli cri d'amour d'une fille à sa mère. S.P

Speedy Mata par le Bimestriel TOC Février 2005

Dès la première page, elle a tué. On ne sait rien d'elle, sauf qu'elle est fragile, qu'elle doute, qu'elle croit faire oeuvre. Elle, c'est Mata, elle a 16 ans, et ce meurtre, c'est son oeuvre vengeresse. Vengeance sur ce monde qui a brisé sa mère, une femme besogneuse, qui jamais n'élève la voix. Alors pas question d'éteindre ce feu qui la brûle, elle n'a pas l'âge des concessions, mais celui de l'extrême sensibilité à l'injustice. Avec Speedy Mata, Franca Maï continue à dessiner une légende des opprimés qui basculent dans le crime face à la violence sociale. Elle restitue cette énergie du désespoir par une langue vivante, qui sait se faire populaire. Une oeuvre aux antipodes de Lolita Pil, à ranger plutôt du côté de Virginie Despentes.

Speedy Mata Article REPUBLICAIN LORRAIN 06 février 2005 par Richard Sourgnes

LA BELLE EST REBELLE

Franca Maï ne trempe pas sa plume dans l'eau de rose. Le drame, la frustration, le malheur sont la matière de ses livres. Son Momo qui kills assassinait par amour, alors que dans Jean-Pôl et la môme caoutchouc, le Vietnam se refermait comme un piège sur un Eurasien écartelé entre ses deux cultures. Voici maintenant Speedy Mata, troisième étape de cette fresque de bruit et de fureur, toujours publiée au cherche-midi. Cette fois il s'agit d'une adolescente qui a tout pour réussir: bonne élève, intelligente et mignonne. Quel cheminement va la conduire au meurtre ? Eh bien, le fait que sa mère, qui se sacrifie pour lui assurer un avenir décent, perd son travail à l'usine du coin et sombre dans le désespoir. Mata, de son côté, subit les humiliations infligées par ses camarades de classe fils de bourgeois. A force, elle se mue en ange de la vengeance... « J'écris sur le donjuanisme féminin » annonçait Franca Maï, mais le moteur de ce troisième roman est plutôt la lutte des classes, brutale, frontale. A coups de phrases effilées comme des rasoirs, dans un style où l'on sent bouillir la rage de son héroïne, Franca trace un sillon bien à elle, une trace noire et blues...