Mata Tombe

Entre le désir de « se poser » et la « lumière blanche », il y a le mouvement des feuilles, mortes. Leur crissement déchirant l'espace et le temps. Tic Tac Tic Tac Tic… Il y a les pages qui se tournent, irrémédiablement. Celles de la vie, et celles des romans.

Le dernier opus de Franca Maï nous entraîne dans la spirale des oiseaux blessés, dans la chute vertigineuse des « ailes cassées ». Nous regardons la descente, rapide, cruelle, expéditive. Le ciel qui « pisse son désarroi » concurrence le « torrent incontrôlable » de Mata, les larmes en souvenir de la mère, versées sur des océans de bassesses. Mata tombe. Entre la rage et la tristesse. Elle s'écroule. Et le sang coule… Il n'y a plus d'horizon. L'enfance est criblée de balles, l'avenir danse comme les yeux jaunes d'un serpent. Le froid s'installe insidieusement. Et pourtant…

Pourtant, Mata, c'est un volcan. C'est le feu de la lucidité sur les faux-semblants. Une étincelle de spontanéité sur les braises du désir. Une folie incandescente sur les calculs et les Empires. Elle tire. Elle tire, et ils expirent. Le patron, le ministre et ses sbires. Ils s'effondrent sans comprendre, sans savoir que quelqu'un pouvait à ce point les haïr. La vengeance comble les vides. Elle se fraye un chemin entre les sentiments absolus ; entre la haine et l'amour truqué, et l'amour perdu...

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