Le blog de Franca

Franca Maï la singuière | Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

jeudi 30 décembre 2004

MOMO QUI KILLS

... Les gars vous filez un mauvais coton! Je ne peux pas vous laisser sombrer comme çà, sans tenter quelque chose. Vous appartenez aux trente pour cent d'indigents que l'on muselle à coups de plans sociaux et d'aides dignes du clergé. Regardez-vous, vous étiez de beaux mecs, courageux, prometteurs maintenant vous marchez le dos courbé, la queue basse, vous longez les murs, vous rentrez dans ce jeu perfide des éternels assistés et vous finissez par ressembler à ce à quoi on vous destine. Il est temps d'amener le chaos et de changer les règles du jeu... J'ai envie de vous revoir rire de ce rire que seule, la lune édentée sait nous pondre...

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mardi 28 décembre 2004

AVEC MA PERMISSION

Photo Quenneville

Ce matin, j’étais à mon balcon, bras ballants, noyée vers l’infini. J’ai entendu un cri strident. Ils étaient deux. Ils violaient une fille sur le terrain vague. Je n’ai pas bougé. Je suis trop fatiguée. J’ai regardé. Je n’ai même pas esquissé un geste vers le téléphone pour appeler de l’aide. J’ai regardé. Tout d’abord, en fermant à moitié les paupières. Les deux gus, bien charpentés, avaient l’air de s’éclater à mort. La nuque rasée lui tenait la tête et la pressait violemment contre le bas de son ventre tandis que le dégingandé la sodomisait. Mais ma vision était hachée à cause de mes fucking eyes enterrés. Alors j’ai agrandi mes pupilles au maximum et j’ai tout emmagasiné dans mon cerveau.

Il me semble que j’ai vu un corbeau passer. Mais il avait un bec jaune coupant et je ne sais vraiment pas si les corbeaux ont des becs jaunes ou verts. Le premier a joui dans sa bouche en râlant : « Elle est trop bonne ». La fille a profité de ce moment d’égarement intense pour se remettre à gueuler de plus belle. La garce. Mais ils ne lui ont pas fait de cadeau. Ils ont frappé avec leurs paumes, avec leurs poings et comme elle continuait à couiner, ils ont pris des pierres. Puis ils se sont sauvés en la laissant jupe relevée, la fleur béante chagrinée, en sang.

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VIOLENCES CONJUGALES: LE TABOU DU CRI ULTIME

Article de Franca Maï diffusé sur bellaciao.org sistoeurs.net hermaphrodite.fr

Des gorges ensanglantées, des corps lacérés de coups de couteau, des visages explosés par des armes à feu, des rapports sexuels imposés, des rétines révulsées par le point d’interrogation final: Pourquoi ?

Une femme, tous les deux jours, cet été, est morte suite à des violences conjugales. 29 meutres. Ca se passe en France, peut-être dans votre voisinage, peut-être même chez vous.

Le leitmotiv : la rupture. Ces femmes souhaitaient pour la plupart se séparer de leur conjoint. Elles désiraient voler de leurs propres ailes, elles imaginaient capturer le souffle de l’indépendance. Quelquefois, elles en aimaient un autre. Et ces droits-là étaient intolérables pour la personne délaissée.

Drame passionnel est un raccourci, une caution pratique pour rester aveugle et se boucher les oreilles, lorsqu’au travers un mur, le cri tétanisant de la trouille percute le silence.

Combien de violences journalières subies avant que l’homicide conjugal n’obtienne sa conclusion fatale ?

Combien de hurlements occultés ?

Combien de regards apeurés, fuyants, mis sur le compte d’un mal-être ?…

Combien de marques et de bleus sur la peau délibérément confondus avec une œuvre d’Art abstraite ?…

Après tout, ne nous mêlons pas des affaires des autres. Chacun son fardeau, n’est-ce pas ?… Ce qui se passe dans les maisons à l’achèvement d’une nuit éthylique, relève de l’intime. Et puis une femme qui se fait frapper, c’est qu’elle aime le contact du rude !…Je peux capter ce chuchotement quelquefois à la commissure de vos lèvres.

Excepté, un jeu érotique basé sur le sado-masochisme voulu et consenti par les deux partenaires, ces femmes qui n’entrent pas dans cette catégorie -je le précise ici- subissent une tyrannie domestique journalière. Elles sont pétries de terreur et s’enferment petit à petit dans un mutisme et un isolement qui ne devraient en aucun cas échapper à notre vigilance altruiste.

Nous sommes donc tous coupables puisque nous laissons des familles quelquefois entières se décimer sans bouger le petit doigt, alors qu’au fond de nos consciences, nous devinons exactement le calvaire subi par ces femmes et leur progéniture.

Aucun être au monde n’appartient à un autre. La possession, la jalousie ou la passion ne sont pas des excuses, simplement des prétextes pour commettre un crime.

Une femme doit avoir le choix de quitter son homme sans terminer en petit tas d’os calcinés.

Actuellement, l’Etat français est dans l’incapacité de fournir aux citoyens et aux citoyennes une comptabilité exacte des homicides pour violences conjugales.

L’indifférence continue sa danse de massacre.

Le sang des femmes ne provient pas seulement de leurs menstrues.

lundi 27 décembre 2004

QUICKY

Nouvelle de Franca Maï

Avec l'aimable autorisation du Cherche-Midi

J'habite le long de la voie ferrée. Il y a des trains qui passent toutes les dix minutes. Ca pulse bien la tête. Ma femme m'a quitté, il y a cinq ans. Je suis toujours amoureux d'elle. Il faut comprendre Man que quand t'es largué par une femme, même la plus moche que la terre puisse porter, t'es un homme en demande. La mienne, elle était canon. Toute petite, fragile d'apparence, une taille plus fine que celle d'une gamine de douze ans, de longs cheveux couleur ébène et une bouche à croquer des tiges toute la sainte journée. Enfin, la mienne de tige et sa langue douce et suave, me manque à un point que ça crève le ventre! ... Elle crèche à cent bornes d'ici. Elle s'est maquée à un fonctionnaire, ça la rassure. Ils jouent au tennis tous les dimanches. Maintenant, elle se sent protégée, sa vie est réglée comme du papier à musique, mais moi, je sais au fond de moi-même, qu'elle s'ennuie à mourir. Il lui manque cette folie et cette montée d'adrénaline que nous partagions sur nos montagnes russes lui figeant le regard brillant d'une jolie chienne mouillée. Je sais qu'un jour, elle me reviendra. Pas comme avant, car plus rien ne pourra être comme avant. On ne peut pas être cocu avec le sourire. C'est dommage, ça réglerait beaucoup de problèmes. Je suis convaincu que je lui ferai de nouveau l'amour pendant de longues heures et qu'elle me demandera grâce. Ouais, j'espère ce moment avec impatience, minuscule salope. En attendant...

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NATHALIE MENIGON: L'OISILLON DECHARNE

Photo Christophe Lair

Article de Franca Maï diffusé sur e-torpedo.net bellaciao.org sistoeurs.net prison-eu.org etc...

Dans une minuscule pièce aux mètres carré étriqués , une femme de 47 ans depuis plus de 17 ans, piétine le ciment et tourne en rond en une valse lancinante d'incertitudes.

Ses larmes, ses peurs, ses cauchemars, ses espoirs, ses attentes, ses épuisements, ses colères, ses cris, remplissent le froid glacial d'un néant cadenassé.

Militante d'Action directe, condamnée à deux reprises - en 1989 et en 1994- par la cour d'assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 18 ans, cette femme est partiellement hémiplégique à la suite d'accidents vasculaires cérébraux.

Elle se perd dans une souffrance journalière, paralysant son corps et son cerveau au son de l'indifférence orchestrée d'un Etat à la vengeance implacable.

Et la lune rit avec ses dents pourries.

Ses nom et prénom: Nathalie Ménigon.

Nous sommes en France, en l'an 2004.

Par deux fois, une demande de suspension de peine a été mise en délibéré. La première fois, refusée. La seconde se jouant le 20 Décembre prochain par la juridiction régionale de libération conditionnelle de Douai dans le Nord du Pays.

D'ores et déjà, les deux expertises ont conclu que « son état était compatible avec la détention ».

Aucun barreau de prison ne sautera. C'est une évidence. Dormez tranquilles avec votre conscience. La loi Kouchner, sous influence, condamnée à se faire une nouvelle fois la malle !...

« Et ron et ron et ron petit paPapon... »

Un oisillon décharné agonise sous les yeux du marteau de la justice dans l'indifférence des guirlandes de Noël et des dindes diamantées.

Lorsqu'il ne lui restera plus que les plumes et les os, les donnera-t-on au félin paré de griffes rétractiles, pour laisser le sol lisse et propre ?

Comme si le parcours et les convictions d'une femme devaient sombrer dans l'inexistence. Comme si tout était inutile. Comme si rien n'avait existé. Pour l'exemple.

Mais même le cri ultime d'un oisillon peut receler quelques clairvoyances.

Car personne ne naît terroriste. Mais peut le devenir.

La seule vraie question à se poser. Pourquoi ?

LA FEMELLE DU PIRATE

Un article de Franca Maï diffusé sur e-torpedo.net sistoeurs.net bellaciao.org framasoft.net musique-libre.org

etc...

« Vous voulez la plus belle discothèque du monde, chacun a ses rêves : il y a des filles qui veulent 153 diamants mais elles ne peuvent pas se les payer et n’en ont aucun » Pascal Nègre le patron d’Universal Music France à propos du Piratage…

Mais tu es qui toi pour parler des rêves supposés des filles ? N’habille pas les femmes de ton rêve d’homme qui pense pouvoir les acheter avec des diamants. Tes rêves sont obsolètes, ils appartiennent à une génération tronquée.Les songes des femmes sont plus universels et généreux. Ils ne s’arrêtent certainement pas à tes lucioles de pacotille.

Elles rêvent par exemple que le pirate-mécanicien, le pirate-chômeur, le pirate-cuisinier, le pirate-Alexis et le pirate-pirate échangent gratuitement et en toute liberté leurs choix musicaux puisqu’il s’agit de choix et non pas d’un matraquage radiophonique imposé ou d’une industrie musicale frelatée.

Après tout, la musique adoucit les mœurs. Cet échange via l’Internet, convivial et défricheur, permet de partager des émois. Et si par hasard, tous ces pirates réunis avaient du goût ?… Une couleur différente de la couleur ambiante.

Comme un livre que l’on prête à un ami parce que l’on sait qu’il doit le lire, la musique voyage. Aucune incidence commerciale. Lorsque l’on a une révélation, on finit toujours par acheter. L’humain est ainsi, il aime collectionner les originaux. Tester en premier lieu, comme les lecteurs qui appréhendent un roman à la bibliothèque municipale avant de se l’offrir. Où est le problème ?…

L’usager du P2P n’en tire pas de bénéfice pécuniaire seulement un enrichissement de l’esprit. Il s’ouvre au monde, à la mixité, aux racines tumultueuses. Juste le plaisir de télécharger 2000 à 4000 titres pour le bien-être de ses oreilles et pratiquer une sélection qui lui ressemble vraiment.

Au début du siècle, les gens chantaient dans la rue, dans les cafés,… partout…. La transmission des mélodies était joyeuse, festive, gratuite. Maintenant, fredonner sur le macadam est interdit. Une journée formelle par an baptisée « la fête de la musique » est octroyée aux citoyens. Dans quel monde vivons-nous ?

Puisque les associations de consommateurs, les sociétés civiles d’artistes-interprètes ont appelé à la solidarité avec les internautes mis en cause, qui sont ceux que cette lattitude dérange ?

Jusqu’à trois ans de prison et 300.000 Euros d’amende.

Tu es qui toi ? … Tu rêves mal.

BIENVENUE

soleil jaune éclatante d'amour aimée comme aucune autre

Par Di2 le pirate de la femelle