Le blog de Franca

Franca Maï la singuière | Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi 23 février 2005

Speedy Mata Canard enchaîné du 23 février 2005 Article d'André Rollin

Ca commence par un coup de revolver: « c'est très facile d'ôter une vie, il suffit de bien viser ». La meurtrière a 16 ans, elle venge sa mère. Tout ce roman, le troisième de Franca Maï, est une traînée de poudre: à chaque page tout peut sauter !

Les temps sont rudes pour Mata, qui vit seule en HLM avec sa mère. Elle l'adore. Aussi lorsqu'on touche à un seul de ses cheveux, Mata est prête à bondir. Et les occasions ne manquent pas: la visite de l'huissier est un moment de cruauté qui peut être enchanteur pour beaucoup, car Mata ne lésine pas... Elle anéantit cette « ordure lubrique ». du grand art! Avec les copains ça va, mais avec les friqués qui l'invitent à une soirée, elle est sans pitié.

En phrases courtes, en chapitres brefs, Franca Maï dresse le tableau d'une société qui n'a pas beaucoup d'élégance pour ceux qui triment. Elle veut changer les choses. Radicalement, à sa manière. C'est brutal. C'est décapant. « La rage est en moi. Je le sais. Elle est tapie »

Toujours prête à surgir. Comme une mélodie assassine.

A. Rn

mardi 22 février 2005

Franca Maï, drôle de dame de la côte OUEST-FRANCE du Mardi 22 février 2005 Article de Xavier Alexandre

Tombée amoureuse de la côte Normande, Franca Maï a décidé de s'y installer. Exit l'agitation parisienne et le métier de productrice en audiovisuel. Une nouvelle vie de romancière a commencé il y a six ans. Trois livres publiés au « Cherche-midi », révèlent une auteure ardente, à l'écriture « coup de poing ».

La place devant la brèche d'Hermanville-sur-Mer est déserte en cet après-midi d'hiver. Derrière la vitre du café, Franca Maï se souvient de ce premier jour de tournage, où elle découvrait l'endroit. « En 1989, pour la télé, un film sur le Débarquement. C'était vide. Ca m'a fait penser à une place du Mexique, où j'ai habité. J'avais repéré la villa Guimard. J'ai pu convaincre de la louer. On y a vécu un mois ».

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samedi 19 février 2005

Speedy Mata Notes bibliographiques février 2005

Mata, jeune adolescente, tue un homme à bout portant et raconte ensuite comment elle en est arrivée à ce geste meurtrier. Elevée en HLM par une mère qu'elle vénère et qu'elle idéalise et dont elle ne devine pas les failles intimes, elle a assisté impuissante aux efforts de celle-ci pour lui donner ses chances de réussir et lui offrir, malgré son maigre salaire d'ouvrière, une scolarité privée. Mais, hélas, le chômage accompagné de son cortège de misères et d'humiliations, a stoppé ce beau rêve. Fascinée par le processus qui plonge un être dans l'engrenage de la violence, Franca Maï, très engagée, a déjà écrit ses deux livres précédents sur ce sujet cf. Jean-Pôl et la môme caoutchouc, N.B. Nov.2003. Elle reprend ici ce thème qui lui tient visiblement à coeur. Sa violence fait penser à Virginie Despentes, mais son discours sous-jacent est beaucoup plus politique. Un livre coup, de poing très noir. (FR)

Speedy Mata le Journal NORMANDIE du 9 février 2005

MA MERE, MA DOULEUR

Elle vit dans un HLM pourri, mais prétend habiter dans les quartiers chics. Elle méprise le bourgeois, mais se plaît à les fréquenter. Elle est lycéenne, mais a déjà le vécu d'une femme qui connaît la dureté de la vie. A l'instar de sa propre mère, son héroïne, si belle et si forte...

Pour son troisième livre, Franca Maï prend la voix de Mata, jeune banlieusarde révoltée par la société qui l'entoure. Où le méchant, PDG d'une boîte en faillite, s'appelle Renaud Celliaires...

Cette histoire de vengeance très sombre ne ménage pas la gent masculine. Une écriture étrangement heurtée, dans laquelle un adjectif recherché et inattendu vient contrebalancer le parler des cités, parfois un peu forcé ça pulse oblique dans vos têtes ? . Au final, en dépit d'une violence exacerbée et d'un langage affecté, un joli cri d'amour d'une fille à sa mère. S.P

Speedy Mata par le Bimestriel TOC Février 2005

Dès la première page, elle a tué. On ne sait rien d'elle, sauf qu'elle est fragile, qu'elle doute, qu'elle croit faire oeuvre. Elle, c'est Mata, elle a 16 ans, et ce meurtre, c'est son oeuvre vengeresse. Vengeance sur ce monde qui a brisé sa mère, une femme besogneuse, qui jamais n'élève la voix. Alors pas question d'éteindre ce feu qui la brûle, elle n'a pas l'âge des concessions, mais celui de l'extrême sensibilité à l'injustice. Avec Speedy Mata, Franca Maï continue à dessiner une légende des opprimés qui basculent dans le crime face à la violence sociale. Elle restitue cette énergie du désespoir par une langue vivante, qui sait se faire populaire. Une oeuvre aux antipodes de Lolita Pil, à ranger plutôt du côté de Virginie Despentes.

Speedy Mata Article REPUBLICAIN LORRAIN 06 février 2005 par Richard Sourgnes

LA BELLE EST REBELLE

Franca Maï ne trempe pas sa plume dans l'eau de rose. Le drame, la frustration, le malheur sont la matière de ses livres. Son Momo qui kills assassinait par amour, alors que dans Jean-Pôl et la môme caoutchouc, le Vietnam se refermait comme un piège sur un Eurasien écartelé entre ses deux cultures. Voici maintenant Speedy Mata, troisième étape de cette fresque de bruit et de fureur, toujours publiée au cherche-midi. Cette fois il s'agit d'une adolescente qui a tout pour réussir: bonne élève, intelligente et mignonne. Quel cheminement va la conduire au meurtre ? Eh bien, le fait que sa mère, qui se sacrifie pour lui assurer un avenir décent, perd son travail à l'usine du coin et sombre dans le désespoir. Mata, de son côté, subit les humiliations infligées par ses camarades de classe fils de bourgeois. A force, elle se mue en ange de la vengeance... « J'écris sur le donjuanisme féminin » annonçait Franca Maï, mais le moteur de ce troisième roman est plutôt la lutte des classes, brutale, frontale. A coups de phrases effilées comme des rasoirs, dans un style où l'on sent bouillir la rage de son héroïne, Franca trace un sillon bien à elle, une trace noire et blues...

jeudi 17 février 2005

Speedy Mata - Franca Maï conseillé par Hélène librairie l'armitière

Ce roman est une véritable onde de choc. "Speed", il l'est, dérange et bouleverse en même temps... L'histoire d'une relation fusionnelle entre une mère et sa fille en perpétuelle lutte dans un climat social où tout semble avoir été crée pour les rejeter et les exclure. Une chronique sociale, une histoire de haine, de violence et, en filigrane, l'Amour, l'Amour toujours et la souffrance par la difficulte à vivre, tout simplement. Une lecture décapante et cruelle que je vous recommande vraiment!

mercredi 16 février 2005

Speedy Mata: Une héroïne qui a la rage Le livre du Jour Le Parisien et Aujourd'hui en France le 16 Février 2005 article Caroline Andrieu

Photo Louis Monnier 06.15.45.87.75

DANS la vraie vie, apparemment, Franca Maï est une femme tout à fait comme il faut. C'est rassurant. D'abord parce qu'au cinéma, elle a cumulé les rôles de fille peu recommandable (vampire, terroriste...). Ensuite parce que dans ses romans, elle verse une violence brûlante sur chacune de ses phrases. Après avoir mis en scène un violeur compulsif dans « Momo qui kills », et une jeune femme écartelée dans « Jean-Pol et la môme caoutchouc », elle publie « Speedy Mata », où l'héroïne déborde d'intelligence, mais aussi de hargne et de rage. La faiblesse de Mata, c'est son milieu social. Elle vit seule dans un HLM de banlieue avec sa mère, qu'elle adore autant qu'elle abhorre le patron qui l'exploite, les traînards de la zone et les petits privilégiés du lycée. Comme, en plus, Mata est séduisante, elle attise des convoitises chez des garçons qui ne lui inspirent que du mépris. Alors forcément, le jour où elle découvre que sa mère s'est fait virer et doit fouiller les poubelles pour survivre, Mata se déchaîne. A chaque mot, on se demande où ça va s'arrêter. Où Franca Maï choisira, par pudeur ou par paresse, de ralentir sa course folle vers l'inévitable. Mais au contraire, l'écrivain accélère. On sort de ce court récit KO, à la fois effaré et désolé qu'un cerveau puisse receler tant de colère, mais ravi qu'un auteur maîtrise à ce point les lettres et le rythme de sa langue. « Speedy Mata », de Franca Maï. Ed. le Cherche-Midi. 104 pages. 10 €.