Qui se soucie de Nathalie Ménigon ?

Sa famille, ses proches, ses amis et deux trois pelés en quête d’une justice équitable.

Les intellectuels de ce pays ayant déserté le navire bancal depuis des lustres, trop avides à servir leurs malheureuses petites chroniques dans la soupe indigeste de la presse dite officielle.

La justice de ce pays dort sur ses deux oreilles, bercée par la voix lointaine d’un chanteur au charisme assassin mais néanmoins placardé dans toutes les gares. Il faut souligner que la justice aime la musique car comme dit le vieil adage, elle adoucit les moeurs et qu’elle trouve des circonstances atténuantes au sieur Papon, en l’auréolant de la loi Kouchner. La clémence sirupeuse emprunte des voies insaisissables quelquefois.

Par contre, la justice sait montrer ses dents acérées et sa cruauté sadique, lorsqu’il s’agit de se pencher sur les berceaux de la lutte armée et de l’engagement politique. Elle développe même une allergie malsaine et vengeresse à l’encontre notamment, des encagés d’Action Directe. Elle ne leur pardonne pas quelques-unes de leurs clairvoyances.

Qui se soucie de Nathalie Ménigon ?

De ses nouveaux malaises cérébraux ?

Sa famille, ses proches, ses amis et deux trois pelés en quête d’une justice équitable.

20 ans que cette femme tourne en rond dans sa cage.

20 ans que cette femme paie sa dette à la société sans faillir et sans se renier.

20 ans que cette femme subit la torture lente.

Toutes ses demandes de liberté conditionnelle sont ligotées sciemment par un refus implacable.

Envoyez des fleurs à Nathalie Ménigon. Le 17 octobre 2005, parez les murs glacés de sa prison de lucioles colorées et vives. Puisque tel est son cercueil capitonné !...

Prouvez-lui au moins que vous ne l’oubliez pas et que nous sommes nombreux à refuser cette peine de mort déguisée.

Pas seulement, sa famille, ses proches, ses amis et deux trois pelés en quête d’une justice équitable.

Un peu d’humanité altruiste pour lui procurer la force de se battre sans crever dans la position convenue.

Allongée et matée. Définitivement.

Nathalie Ménigon Centre de détention-quartier femmes Chemin des Anzacs F 62451 Bapaume Cedex