photo G.Massé

..J’ai pensé, ce n’est pas ma fille, ce cadavre exposé appartient à une autre famille. A ce moment précis, j’ai déplacé le malheur. Je n’en avais rien à faire d’anéantir la vie d’inconnus. Je voulais que cette enveloppe corporelle appartienne à un enfant d’ailleurs. C’est terrible, ce cynisme lapidaire mais voilà exactement ce qui m’a traversé l’esprit dans la chambre froide. Je ne pouvais ni reconnaître la boucle d’oreille ni la tâche particulière, véritable marque de fabrique, auréolant son cou. Je possède exactement la même. Je me disais la sienne est à gauche, plus fine, moins marquée. J’étais incapable d’inspecter l’endroit sur ma peau, préférant lui laisser une chance.

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