Le blog de Franca

Franca Maï la singuière | Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

dimanche 26 mars 2006

L'ultime Tabou critique Evène de Anne-Catherine d'Espies

Un thème tragique traité avec sensibilité et émotion. Pas de voyeurisme malgré des passages très forts dans la douleur. Il est impossible de décrire la souffrance d'une mère dont l'enfant a été assassiné ; Franca Maï essaie pourtant mais la narration d'une telle atrocité ne sera jamais assez proche du ressenti. La mère ne pense qu'à la vengeance, à la torture, à la mort du bourreau et on la comprend. . Ses espoirs seront déçus mais finalement c'est de cette façon qu'elle va s'en sortir. Se confier à un autre être en souffrance, l'écouter, l'aider. Deux personnages cheminent ensemble sur la voie de la guérison : un ancien pédophile et la mère de la fillette violée. C'est là que réside la force de ce livre : seuls eux deux pouvaient se sauver...

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mercredi 15 février 2006

L'Ultime Tabou de Franca Maï par Night-Guide Magazine/Perpignan

Photo Gérald Massé 2006 La vie de Madame Alvy a basculé le jour où l'on a découvert sa petite Betty morte. Celle de M.Bernard a été chamboulée lorsqu'il s'est retrouvé accusé de ce crime. Et si la science l'a lavé de tout soupçon, son passé de pédophile lui est remonté à la figure comme un boomerang. Entre ces deux personnes solitaires par la force des choses, le fossé semble ne pas pouvoir se combler et pourtant... En se racontant chacun leur tour leur histoire, leurs blessures et leurs doutes, ils vont petit à petit se rapprocher, s'écouter voire se comprendre... Hasard et calendrier, c'est en pleine actualité tragique que sort ce court roman de Franca Maï que l'on ne peut s'empêcher de lire en pensant à des affaires récentes. Percutant autant dans son traitement que dans son sujet, « l'Ultime Tabou » est un récit qui nous prend pour ne plus nous lâcher. Que l'on soit ou non parent, ce drame, et la difficile reconstruction qui le suit, touche au plus profond du coeur et reste longtemps dans notre esprit. Et si, seul un petit bémol, on souhaiterait parfois que la psychologie des personnages soit plus poussée, on ne peut être qu'admiratif devant le style de Franca Maï qui réussit, avec un sujet particulièrement ardu, à emmener sur des chemins et des réflexions d'où le dogmatisme est absent. Un livre coup de poing qui sait rester sensible. Admirable.

samedi 28 janvier 2006

L'ultime Tabou de Franca Maï article de PRIMA

Rubrique: Pour/ Contre

En deux mots: le dialogue entre la mère d'une fillette violée et assassinée, et un pédophile.

Pour: Tatiana de Rosnay auteur de huit romans dont le dernier, Moka chez Plon.

Franca Maï a le courage insensé d'écrire la douleur pure, d'exposer l'indicible, sans voyeurisme, sans pathos, sans gratuité. Avec une plume sèche, dénuée de fioritures, elle va droit au but, fouille au plus près du gouffre, de l'espoir et du désespoir. Prudence ! Il faut entrer tout doucement dans ce livre, à pas feutrés. L'ultime Tabou n'a rien d'un roman facile, qu'on lit d'une traite et qu'on oublie, il n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il est un vrai coup de poing, un vrai coup de coeur.

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lundi 16 janvier 2006

L’ultime Tabou de Franca Maï critique de la Gazette du Nord

Quand on perd ses parents, on est orphelin. Quand on perd un enfant, il n’existe aucun mot. Peut-être pour nier une réalité qui est la pire hantise de ceux qui fondent une famille. Et sans doute aussi parce qu’il n’est pas de terme qui puisse décrire le désespoir de voir disparaître votre chair et votre sang. Sinon l’amputation. Et lorsque l’horreur s’ajoute à l’horreur, que sa fillette a été torturée, violée et enterrée vivante, sa mère devient toute douleur : « que font-ils là tous ces gens ? En quoi se sentent-ils concernés ? Ce n’est pas leur enfant (…) Qui pourrait réveiller ma fille ? Lui enlever la terre de la bouche. » La police trouve un coupable, son propre voisin, déjà emprisonné pour pédophilie. Mais le voisin est innocent et la mère va lui demander l’indicible : raconter ce qu’il y a dans la tête d’un de ces psychopathes qui défraient les chroniques faits divers et justice.

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vendredi 6 janvier 2006

L'ultime tabou (extrait)

photo G.Massé

..J’ai pensé, ce n’est pas ma fille, ce cadavre exposé appartient à une autre famille. A ce moment précis, j’ai déplacé le malheur. Je n’en avais rien à faire d’anéantir la vie d’inconnus. Je voulais que cette enveloppe corporelle appartienne à un enfant d’ailleurs. C’est terrible, ce cynisme lapidaire mais voilà exactement ce qui m’a traversé l’esprit dans la chambre froide. Je ne pouvais ni reconnaître la boucle d’oreille ni la tâche particulière, véritable marque de fabrique, auréolant son cou. Je possède exactement la même. Je me disais la sienne est à gauche, plus fine, moins marquée. J’étais incapable d’inspecter l’endroit sur ma peau, préférant lui laisser une chance.

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jeudi 8 décembre 2005

L’Ultime Tabou de Franca Maï : L’amour bourreau dans Livres-Hebdo

Dans Jean-Pôl et la môme caoutchouc (le Cherche-Midi 2003) Franca Maî traitait déjà du rapport de la victime à son bourreau. Elle donne à cette spirale un tour d’écrou supplémentaire avec l’ultime tabou puisqu’il s’agit cette fois du monde oppressant de la pédophilie.

La narratrice est une jeune femme Mme Alvy. Elle vivait seule avec sa fille dans un village où toutes deux s’étaient installées quelques années plus tôt. La petite fille est victime d’un prédateur parfaitement odieux.

Le récit de Mme Alvy s’ouvre par la découverte du cadavre à la morgue, puis-en très brèves et très sobres séquences- pose les éléments du puzzle.

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samedi 26 novembre 2005

L'ultime tabou un roman de Franca Maï: La parole étouffée critique littéraire de Marc Alpozzo

Le nouveau roman de Franca Maï est cependant intéressant à bien d’autres égards. D’abord, elle épure le roman de tout ce qui pourrait nous éloigner des deux voix qui cousent ce récit. Celle de cette mère déchirée, dépossédée. Celle de ce professeur, Bernard, accusé d’abord à tort, avant d’être libéré, qui vient la rencontrer, et qui lui raconte son histoire sans fards. Le dialogue qui s’ensuit, demeure pudique, sans pour autant se refuser à aborder le fond du problème : l’amour ! L’amour pour l’enfance ! Les enfants ! Car Bernard est un pédophile, connu des services de police. Ou tout du moins, s’il serait incapable de tuer un enfant, il ne demeure pas moins, un adulte qui accepta l’amour d’une pré-adolescente à son endroit.

Ce roman, presque entièrement brodée par les deux voix qui se rencontrent et se nouent, est écrit selon des procédés propres au roman américain. Sans psychologisme. Les phrases sont bien souvent courtes. Hachurées. Comme pour mieux souligner l’abrupte violence de cette histoire. Son excessive démence. Son insupportable virulence. C’est sur fond de colère, contre soi-même, contre l’extrême cruauté de la nature humaine, que s’exprime le narrateur, mère de cette petite Betty, retrouvée morte, mutilée, la bouche pleine de terre.

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