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L’Ultime tabou de Franca Maï (JPG) (2005)

Par CQFD Factory
critique de Philippe Lenain

du 22.12.2007

Une fillette est violée et assassinée. Un professeur, coupable jadis d’un acte pédophile, est soupçonné de ce crime. La recherche ADN le disculpe. La mère de l’enfant, murée dans son chagrin, va au-devant de cet homme pour essayer de comprendre. Entre elle et ce pédophile passif va se nouer un dialogue étrange, dérangeant.

En un court roman, Maï nous plonge dans les pensées d’une mère qui vient de perdre sa fille de 10 ans, violée et assassinée. De courts chapitres nous plongent dans ses pensées, des plus sordides aux plus belles, de l’amour au désir de revanche. Sa route croisera son voisin, qu’elle n’avait jamais connu auparavant. « Pédophile abstinent », celui-ci subit la vindicte populaire ; les deux êtres se rapprocheront, se racontant leurs expériences respectives pour tenter d’alléger leurs fardeaux.

Seul point noir de cette intrigue, de cette acceptation de la mort et de la souffrance, l’envoi de cassettes vidéo à la mère par le tueur ; mais l’auteur ne compte vraisemblablement pas sur le côté policier de son ouvrage, détaillant plutôt les pensées et émotions de ses protagonistes.

Mme Alvy, qui tente de revivre l’agonie de son enfant pour l’accompagner dans la mort ; Mr Bernard qui lui raconte l’amour qu’il a éprouvé pour une adolescente, Reine. Ces deux êtres ne se feront pas de cadeaux, poussant l’autre dans ses retranchements, le mettant face à ses contradictions - pour son bien supposé. Pourtant, chacun recherche en l’autre ce qu’ils ne peuvent se donner ; elle les raisons du meurtrier, lui le pardon.

Maï ne s’embarrasse pas de descriptions superflues, allant droit au but, s’intéressant aux échanges et au contenu des cerveaux, ne ralentissant que pour montrer Betty quand elle était en vie. Il ne décrira pas le calvaire de Betty, évitant de sombrer dans des travers sanglants qui risquaient d’alourdir son propos.

La découverte de l’identité du meurtrier la replonge dans son passé, lui faisait douloureusement jouer au « et si... », étudiant les scénarios qui auraient pu sauver l’enfant. Au final, il prive la mère de la vengeance qu’elle désirait, la plongeant dans le désordre psychologique, finalement soutenue par l’homme qui l’a - un peu - aidé.

La douleur et la souffrance se font tantôt sourds, tantôt bruyants, toujours présents et lancinants. Un roman court, qui se lit vite, dans une semi-urgence, et qui ne laisse pas complètement indemne.

« Qui pourrait réveiller ma fille ?
Lui enlever la terre de sa bouche
Coller ses dents cassées ?
Recoudre son hymen ?
Rapiécer ses lambeaux de chair brûlés ?
Qui pourrait me la rendre comme avant ? »

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Franca Maï
Crédit Photo : Didier Delaine


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