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un roman de Franca Maï

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un roman de Franca Maï

L’Amour Carnassier une critique de Marc Alpozzo pour Boojum

Franca Maï photographiée par (s) tRioL 2008


L’Amour Carnassier (JPG)
Un roman de Franca Maï
Cherche-Midi éditeur


Illustration/photo LE JOUJOU ROUGE
tRioL

Octobre 2008

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Franca Maï
Photographiée par tRioL
octobre 2008






Extrait N°1
L’Amour Carnassier
P 171-172

-  Expliquez-moi pourquoi ?
-  Je ne sais pas... Une intuition. Peut-être parce qu’il
m’a posé la question pendant toute une semaine. « Est-ce
que tu m’aimes ? »... Je n’ai pas réagi au début. J’ai
répondu sincèrement. Mais il insistait tellement que je me suis demandé s’il ne cherchait pas une réponse à ses doutes. Si ce n’est pas lui qui voulait se persuader qu’il m’aimait... Un brouillard s’est installé alors dans
ma boîte crânienne.
-  Un brouillard ?
-  Oui... Tout ce qui me semblait clair jusqu’à présent
ne l’était plus... La pureté de nos sentiments était
contrariée. Je me suis dit : « Attention s’il ressent un tel besoin d’être rassuré, c’est qu’il nage dans des eaux
troubles. » Une petite lumière rouge s’est allumée.
-  Alors ?
-  Je l’ai observé. Il me disait qu’il me trouvait belle, que j’étais la plus fascinante des femmes mais il terminait
toujours ses envolées par la même question lancinante. « Est-ce que tu m’aimes ? » Ça m’a plombée...
C’est alors que j’ai eu l’idée...
-  L’idée ?
-  Oui, l’idée d’aller fouiller dans son ordinateur...
-  Vous avez décidé de briser la ligne de confiance ?
-  Oui... en un quart de seconde. C’est venu rapidement,
sans réflexion aucune. Mes doigts ont saisi la souris fébrilement et elles ont cliqué sur son historique...

- Qu’avez-vous découvert ?

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Franca Maï
photographiée par tRioL
octobre 2008

Extrait 2
L’Amour Carnassier
Pages 107-108

CE MATIN-LÀ, lorsque mes parents m’ont été arrachés, j’ai compris que je ne les reverrais jamais. Mon instinct d’enfant me soufflait que ce serait notre dernière fois. Ma mère s’est arrangée pour rester dans le champ visuel. Elle a regardé un instant le placard où j’étais dissimulée et m’a envoyé un baiser muet. Toute la tendresse du monde dans ce geste dérobé !...
Je n’avais qu’une envie, me réfugier dans ses bras. Sentir
le parfum de ses aisselles. Elle l’a compris malgré la porte en chêne qui nous séparait et son doigt d’un mouvement véloce m’a suppliée de ne pas le faire.

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Franca Maï
photographiée par tRioL


Alors j’ai serré plus fort sa mèche de cheveux coupée
par ses soins à la va-vite. Elle a posé son bras autour des épaules de mon père. Il était livide. Il a failli prononcer mon prénom mais ma mère l’a dirigé fermement vers le couloir. Il a réalisé à ce moment-là, qu’il me laissait. Pour ne pas éveiller les soupçons, il ne s’est pas retourné mais sa main s’est ouverte puis refermée lentement en guise d’au revoir. C’est la première fois que j’ai entendu mon père pleurer.

Les sanglots d’un homme.

J’ai voulu les rejoindre mais j’étais tétanisée dans ma chair. Soucieuse de ne pas désobéir. Dans la cage d’escalier, la voix de ma mère s’est élevée. Elle chantait la berceuse de mes nuits. Je ne sais pas où elle a puisé la force de m’envoyer cet ultime message d’amour alors qu’elle crevait de trouille. Un allemand a coupé court à cette supplique détournée. Il y a eu une bousculade et des cris.
-  Schnell, schnell...

Puis le silence.

(JPG)
Franca Maï
Photographiée par TrioL
2008

tRioL
Photographe
contact : Le Joujou Rouge
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